Un dimanche après-midi d'un mois de mai frisquet sur une terrasse du centre-ville de Winnipeg, au Manitoba, même après une stimulante conférence sur le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), c'est désertique pour une Montréalaise vivant à deux pas du pont le plus achalandé au Canada. Je suis dans un immense village avec quelques buildings et hôtels pleins à craquer semble-t-il et un aéroport qui roule tout autant sinon plus. Deux femmes autochtones poussent un landeau, des noir-es et des jeunes passent en patins à roues alignées, en skateboard, en couple ou non. Certain-es quémandent des cigarettes, particulièrement hors de prix au Manitoba (11.35$). Des voitures et encore une et une autre encore défilent sans fin. Winnipeg est une ville plate d'autant plus étalée que chacun-e semble vivre dans une petite maison, rarement aussi bien entretenue qu'ils le souhaiteraient sans doute, du moins dans les secteurs que j'ai traversés. Ici, il vaut mieux posséder une voiture, comme à Jonquière d'où je suis originaire. Winnipeg me rappelle Jonquière, que j'ai quittée dès que j'ai pu, à 19 ans, certaine de ne plus jamais y vivre. Elle me rappelle aussi les banlieues dans lesquelles je ne séjourne jamais plus de deux jours parce qu'il y a trop de jolies cours vides avec patios et piscines.