Pour Maria-Nengeh Mensah, il n’y a pas de doute, les revendications des travailleuses du sexe prolongent le sens des luttes pour les droits des femmes. La liberté de disposer de son corps, obtenue de haute lutte depuis les années soixante, doit aussi permettre de décriminaliser celles qui exercent le travail du sexe, sinon on ne fait que contribuer à leur stigmatisation et donc aussi à leur marginalisation. C’est l’avis que partagent Louise Toupin, Claire Thiboutot et Maria-Nengeh Mensah dans leur livre publié aux éditions Remue-Ménage Luttes XXX : Inspirations du mouvement des travailleuses du sexe. Derrière cette anthologie des textes les plus importants en faveur des droits des travailleuses du sexe se trouve l’ambition d’une transmission : rendre accessibles les textes fondamentaux aux prochaines générations de féministes qui auront à penser ce sujet controversé; parce qu’il faut, estime la professeure en travail social à l’UQAM, nécessairement pouvoir réfléchir cette réalité en dehors des jugements de valeur. Une entrevue réalisée par Les publications universitaires.