par Damien Millet
Le film La fin de la pauvreté? (en ligne ici) de Philippe Diaz veut mettre en perspective la crise économique et financière actuelle avec cinq siècles de mondialisation. Commencée en 1492 avec l’arrivée des Espagnols en Amérique, cette globalisation a vu au fil des ans l’appropriation mondiale des terres de manière illégitime par les empires européens (espagnol, hollandais, anglais, français…) et l’exploitation effrénée tant des êtres humains que des ressources naturelles du Sud. Le système capitaliste, qui commençait à se développer, a utilisé cette main d’œuvre quasi-gratuite et ces richesses volées aux peuples du Sud pour financer la révolution industrielle du 19e siècle. À partir des années 1850, les puissances dominantes (Europe, Amérique du Nord, Japon) ont imposé la monoculture à leurs colonies et ont brisé net toutes leurs industries, comme celle du textile en Indonésie ou en Inde, rendant toutes ces colonies complètement dépendantes de la métropole. Les produits bruts étaient exportés par les colonies qui devaient importer des produits transformés ailleurs, où la valeur ajoutée créait des profits colossaux. Aujourd’hui encore, le café et le thé produits au Kenya sont vendus à l’état brut pour une bouchée de pain à des transnationales de l’industrie agroalimentaire qui les transforment et les revendent partout dans le monde, y compris dans ces pays. Les indépendances officielles, dans les années 1950-1960 pour l’Asie et l’Afrique, n’ont pas apporté la moindre souveraineté économique.