C'est à la fin d’avril que le parlement canadien examinera la motion M 312, une réelle menace pour le droit à l’avortement, les droits de toutes les femmes enceintes et, plus généralement, le droit à l’égalité des femmes. Essentiellement motivée par l’idéologie anti-avortement, elle vise à donner au fœtus le statut juridique d’être humain, afin de criminaliser à nouveau l’avortement.
Le statut d’être humain est un concept élaboré à des fins sociales et juridiques, accordé à la naissance pour des raisons éminemment pratiques et évidentes. Les tribunaux ont affirmé que la vie d’une femme et celle de son fœtus, intimement liées, ne peuvent être considérées séparément, et qu’en accordant des droits au fœtus, on imposerait à la femme enceinte une obligation de diligence qui constituerait une atteinte grave et inacceptable à son intégrité physique, à son droit à la vie privée et à son autonomie. Accorder le statut d’être humain au fœtus revient nécessairement à rabaisser le statut d’être humain des femmes.