Réalisé en 2003, ce documentaire de Pino Solanas porte sur l'histoire récente de l'Argentine. On y démonte les mécanismes qui ont causé la faillite d'un pays prospère, où la population gagnait bien sa vie et bénéficiait de services publics de qualité : la nationalisation de dettes privées et l'explosion d'autres dettes odieuses, les privatisations et la corruption politico-financière qui vient avec, suivies de la détérioration des services, le libre-échange dont le pays sort perdant, la promotion par les médias du rôle du privé au détriment de celui du public, la mafiocratie des hommes d'affaires, des politiques, magistrats, narcotrafiquants, fonctionnaires, policiers, syndicalistes et médias, l'impunité, la répression, les plans d'austérité. Le tout, au profit de multinationales, sous le regard complice des institutions internationales. Le néolibéralisme au top, ce n'est qu'escroqueries à la chaîne, et le résultat est un génocide néolibéral. Et ça plait au FMI, le Fonds international de la misère. Le documentaire se conclut sur l'espoir qui s'incarne dans la résistance des Argentin-es. Présenté au Festival de Berlin 2004, il y a obtenu l'Ours d'or d'honneur.