Lors de l’effondrement de l’URSS au début des années 1990, les observateurs avaient prédit la chute imminente de Fidel Castro. Après tout, le grand frère soviétique soutenait l’économie cubaine. Quatorze ans plus tard, le Líder Máximo tient toujours son pays en main en dépit des intempéries et des adversités. Comment a-t-il réussi à se maintenir au pouvoir aussi longtemps? Sans compter qu’avec l’embargo étatsunien, l’île est privée de son plus important marché naturel.
Le régime castriste a notamment mis l’accent sur l’expansion du tourisme, qui est devenu la principale industrie de Cuba. L’armée est un des principaux acteurs de cette industrie. On la retrouve aussi dans les importants secteurs du tabac et du sucre. On sollicite également les investissements étrangers, notamment dans l’exploitation du nickel et des ressources énergétiques. Une autre source importante de revenus : l’argent que les Cubain-es de Miami envoient à leurs familles.
Si l’économie cubaine a repris du poil de la bête, les Cubain-es subissent encore d’importantes privations. Les salaires sont insuffisants et les gens sont obligés d’arrondir les fins de mois par différents moyens légaux ou illégaux. Les principales difficultés auxquelles ils font face dans le quotidien : la pénurie de logements et les problèmes de transport.
Cuba a obtenu des résultats en matière de développement humain, mais les limites imposées aux libertés sont incontestables. Même si le régime a abandonné certains dogmes de l’orthodoxie socialiste, l'heure n'est toujours pas à l'ouverture politique, et le discours des dirigeants s'est plutôt durci. En témoigne la récente vague de répression contre la dissidence qui a soulevé de multiples et vives protestations dans le monde. ¡Cuba duele! (Cuba fait mal!) s’est écrié l'Uruguayen Eduardo Galeano, auteur du livre Les Veines ouvertes de l'Amérique latine. Pour leur part, les Cubain-es, lorsqu’ils se sentent en confiance, disent que la vie n’est pas facile à Cuba et qu’il faut que les choses changent. Entre espoirs et controverses, Cuba soulève encore les passions.
Voici un grand reportage de la journaliste Denise Faille et du réalisateur Daniel Martineau, de retour de Cuba.
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Pages reliées :
Un portrait de Cuba, Denise Faille, 21.10.2005
The Fuerzas Armadas Revolucionarias (FAR) and its Economic role: From Civic to Technocrat-Soldier (pdf), Institute for Cuban & Cuban-American Studies, 06.2004
Les mensonges de Reporters sans Frontières, Salim Lamrani, 05.09.2005
Répression de la dissidence pacifique : des femmes envoient un SOS de Cuba, 04.2003
Les enfants sahraouis livrés à la prostitution à Cuba, Abdellatif Mansour, 2001
Femmes sahraouies à l'avant-garde de l’émancipation... sauf dans les camps de Tindouf, 23.08.2004
Les taux de scolarisation des garçons sont un défi pour l'égalité des sexes à Cuba, UNESCO, 2000
Violence contre les femmes : mission à Cuba, Radhika Coomaraswamy, 08.02.2000
Vue d'ensemble, UNICEF