Au Québec, la Journée internationale des travailleuses et travailleurs du sexe 2011 voyait naître l’Alliance féministe solidaire pour les droits des travailleuses(rs) du sexe (AFS). Il s'agit d'une coalition de personnes et de groupes féministes rassemblés autour de la défense des droits des personnes qui exercent un travail parmi tous les secteurs de l'industrie du sexe.
L’AFS plaide en faveur de la décriminalisation du travail du sexe en étant guidée par le principe fondamental que les travailleuses et travailleurs du sexe devraient jouir des mêmes avantages et des mêmes protections de leurs droits et libertés que tous et toutes les autres membres de la société.
L’AFS croit que pour être une société démocratique, réellement engagée vers l'égalité, la liberté et la dignité humaine, nous devons reconnaître les droits des travailleuses et travailleurs du sexe, c’est-à-dire :
• le droit de vivre et de travailler en sécurité dans des conditions libres de haine, de violence et d'exploitation
• le droit de voir leur dignité, leur autonomie et leur liberté respectées, incluant le droit de s'engager dans des relations sexuelles consensuelles tarifées avec d'autres adultes sans être criminalisé -e
• le droit d’être traité-e comme membre égal de la société, de jouir des mêmes protections et avantages offerts par la loi et de ne pas être sujet-e à la stigmatisation, à la discrimination et à l'aliénation sociale.
L’AFS reconnaît que la criminalisation des personnes qui exercent un travail du sexe interagit avec les préjugés et la discrimination basées sur le genre, la race, la pauvreté, l'orientation sexuelle, le handicap et l'âge. Notamment, des idées préconçues à propos des femmes et des hommes, de l’hétérosexualité et de l’homosexualité freinent l’intégration sociale des personnes travailleuses du sexe au Québec.
L’AFS est consciente que la décriminalisation du travail du sexe ne va pas en elle-même mettre fin à toutes les injustices vécues par les travailleuses et travailleurs du sexe. Cependant, il s’agit d’un premier pas nécessaire à la reconnaissance des personnes exerçant un travail sexuel comme citoyennes méritant respect et dignité.
> L'AFS, un an déjà!, 29.03.2012
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